Après avoir accueilli 2 millions de voyageurs étrangers en 2019, la Lituanie a vu son tourisme dégringoler durant les deux années de pandémie. Pour cet exercice 2022, l’État balte enregistre une embellie, toutefois menacée par la guerre en Ukraine.
Reprise du tourisme, tiré par les nationaux
Pendant les deux années de crise sanitaire, la fréquentation touristique en Lituanie a diminué de 75 %. Le secteur se redresse doucement : entre le 1er janvier et le 31 juillet 2022, le nombre de visiteurs a dépassé le niveau observé en 2020 ou 2021.
Selon l’organisme chargé de la promotion touristique à l’étranger, 511 000 touristes ont été comptabilisés pour le seul mois de juillet, dont plus de 144 000 viennent de l’étranger. Les nationaux sont donc très nombreux à prendre des vacances sans aller trop loin, profitant de la levée des restrictions sanitaires. Les chiffres officiels montrent une progression de 38 % des locaux.
Les étrangers se montrent plus prudents. L’analyse des pays de provenance des touristes en Lituanie montre une augmentation de la proportion de ressortissants baltes et britanniques, qui contraste avec la baisse observée pour les visiteurs originaires de la Pologne, de l’Allemagne et de la Biélorussie.
Un contexte géopolitique qui suscite des craintes
Ce contraste s’explique par sa situation géographique bordée par l’enclave russe de Kaliningrad, la Pologne, la Biélorussie et la Lettonie, ainsi que le contexte géopolitique. Depuis le début la guerre en Ukraine, le pays a accueilli aussi bien des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens que plusieurs milliers de Russes. En outre, l’état d’urgence ayant été déclaré sur l’ensemble de son territoire, les personnes et les véhicules sont soumis à un contrôle strict aux frontières.
Beaucoup redoutent ainsi sa vulnérabilité à une éventuelle attaque russe, et en fond, son annexion par la Russie, malgré son appartenance à l’OTAN. Ainsi, bien que les combats aient lieu à des centaines de kilomètres de Vilnius, la crainte des bombardements a entraîné de nombreuses annulations.
Pour la France, le pays est considéré comme sûr et est classé en « vert », qui désigne les zones de « vigilance normale ». Néanmoins, le ministère français des Affaires étrangères recommande à ses ressortissants de se montrer vigilants en raison du risque d’attentats. Il leur suffit d’une pièce d’identité en cours de validité, le visa d’entrée n’étant pas requis pour les membres de l’Union européenne.
Des efforts de promotion pour accélérer la reprise
Afin d’accélérer la relance, les autorités mènent une campagne de promotion active visant en premier lieu les Allemands, les Polonais, les Israéliens et les Britanniques. La cible secondaire comprend les Français, les Italiens, les Espagnols, les Belges, les Finlandais et les Néerlandais.
Dans l’espoir d’appuyer les signes de reprise déjà observés, renforce donc ses efforts de promotion. L’Allemagne, la Pologne, Israël et le Royaume-Uni sont ses cibles principales. Viennent juste derrière l’Italie, la France, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Finlande.
Les arguments avancés sont variés : la belle architecture baroque de la capitale, Vilnius, la richesse de l’agenda culturel, les expériences artistiques et gastronomiques, sans oublier une nature d’exception avec des lacs et des forêts propices aux balades à pied, à vélo ou en bateau. S’y ajoutent les plages et stations balnéaires de la côte de la Baltique.