Avec l’arrivée de la saison estivale, les touristes affluent à Marseille et dans toute la région. Résultat, les sites touristiques sont pris d’assaut au point qu’un système de quotas a dû être mis en place pour gérer les visiteurs et usagers des plages. Pour les autorités locales et les habitants, la situation est intenable.
Une véritable « invasion » des lieux les plus célèbres
Cette année, toutes les restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19 ont été levées. Les touristes, nationaux comme étrangers, se précipitent vers les villes les plus touristiques, en particulier dans le sud. Avec son climat clément et ses nombreux points d’intérêt, Marseille est très prisée, et cela sans campagne promotionnelle spécifique.
Aux clients venus des quatre coins de l’Hexagone, notamment de la capitale et des autres métropoles tricolores s’ajoute le retour de la clientèle étrangère. Les États-Unis sont le premier pays d’origine de ces vacanciers internationaux, leurs réservations ayant bondi de 128 % par rapport à l’été 2019. Le classement des 50 plus beaux endroits au monde à visiter établi par le magazine Times a certainement joué un rôle clé, puisque Marseille y figure en bonne place.
Laurent Lhardit, l’adjoint au tourisme durable pour la cité phocéenne, déplore une « surfréquentation » des principaux sites de la ville et de ses alentours. Notre-Dame-de-la-Garde, l’île du Frioul, le Vieux-Port ou Le Panier sont littéralement saturés. De même, une réservation est désormais nécessaire pour accéder aux calanques de Sugiton et des Pierres Tombées, des lieux emblématiques de la région. Une telle mesure n’a jamais été prise auparavant en France pour un parc naturel. Les plages n’échappent pas au phénomène. Sur les plus fréquentées d’entre elles, le nombre d’usagers est régulé via un système de quotas. Et d’ici la fin de l’été, deux millions de baigneurs pourraient encore venir.
Les mesures des autorités pour réguler l’afflux de visiteurs
Les riverains ne cachent pas leur colère face à cet hyper-tourisme de masse. Ceux qui ont en la possibilité fuient la cité phocéenne dès l’arrivée des beaux jours. Mais depuis quelques années, ceux qui restent subissent le bruit, les saletés dans les rues, la gêne pour la circulation, les dégradations sur les bateaux. La conséquence est la remise en question de l’acceptabilité du tourisme par les locaux.
D’ailleurs, la dégradation de l’accueil des touristes témoigne de la lassitude des Marseillais et de l’incapacité à les gérer. Pour Isabelle Brémond, directrice de Provence Tourisme chargée de la promotion dans le département des Bouches-du-Rhône, « un grand nombre de visites successives augmente les risques et peut dégrader l’image de la ville et sa région en raison d’expériences négatives ».
Dans le but de limiter l’impact de cette surfréquentation touristique durant l’été, la mairie écologiste cherche des solutions. En premier lieu, elle entend cesser tout effort promotionnel. En outre, elle veut faire en sorte d’étaler les visites toute l’année et de lieux les plus populaires déjà saturés.