Avec le Brexit, les règles applicables aux voyageurs qui se rendent au Royaume-Uni ont récemment connu plusieurs évolutions. Après avoir rendu obligatoire la présentation du passeport en octobre 2021, les autorités préparent la mise en place d’un dispositif d’autorisation de voyage électronique (ETA) pour 2023 pour les personnes exemptées de visa.
Un dispositif inspiré de l’ESTA en vigueur pour l’entrée aux États-Unis
Les ressortissants de 61 pays (hors Union européenne) peuvent entrer sur le territoire britannique sans visa. Selon Priti Patel, la Secrétaire d’État britannique aux affaires intérieures, ces visiteurs devront obtenir une Autorisation électronique d’Entrée (ETA) à partir de 2023. Sont notamment concernés les citoyens de l’Union européenne, à l’exception des ressortissants irlandais.
Le système envisagé est similaire au ESTA imposé à tout voyageur qui se rend aux États-Unis. D’après le plan du ministère de l’Intérieur, l’utilisateur doit communiquer ses coordonnées, ses informations biographiques et biométriques, ainsi qu’un numéro de carte de crédit. Une fois rempli, le formulaire est transmis automatiquement aux autorités compétentes pour approbation. Ceux-ci se prononcent normalement dans un délai maximum de 72 heures, sous la forme d’un courriel de confirmation en cas de réponse positive.
Les demandeurs devront débourser l’équivalent de 21 € (environ 18 £) pour obtenir leur ETA. Ils pourront alors passer 180 jours sur le territoire britannique en exemption de visa pour entrées multiples. En revanche, aucune précision n’a pour l’heure été apportée au sujet de la validité du précieux sésame électronique.
Une démarche à double objectif qui sera lancée en mars 2023
Ce changement de la politique concernant les visas vise à donner au gouvernement britannique une meilleure visibilité en matière de migration et s’inscrit dans sa volonté de digitaliser intégralement les procédures aux frontières du Royaume-Uni à l’horizon 2025.
Pour les voyageurs, la démarche réduit les formalités à accomplir à leur arrivée sur le territoire. En effet, une machine se chargera de leur identification sur la base de la photo d’identité téléchargée au moment de la demande d’ETA. Cela évite le contrôle par un officier des services d’immigration et permet un gain de temps appréciable.
L’expérimentation de l’ETA sera lancée à partir du mois de mars pour les personnes en provenance du Moyen-Orient (l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar). Dans un deuxième temps, les ressortissants des États européens devront se plier à cette obligation, avant que celle-ci ne soit étendue au reste du monde au plus tard à la fin de l’année. Annoncé l’an dernier, le projet semble donc se mettre en place plus rapidement que prévu puisque la date initiale de son entrée en vigueur était fixée à fin 2024.
Quant au futur système électronique d’autorisation des voyages de l’Union européenne baptisé ETIAS, qui repose sur le même principe que l’ETA du Royaume-Uni, il ne sera finalement pas prêt pour mai 2023 comme prévu. Sa date de mise en œuvre a ainsi été repoussée de six mois, en novembre de la même année.